Spargelerlebnis vom 7. Mai 2015

Unser Mai-Stammtisch führte uns bei strahlendem Sonnenschein am 7. Mai zum Steinbrücker-Hof von Bauer Lipp nach Weiterstadt. Angesagt war Spargelhof, Spargelstechen und Spargelessen satt. Wer sich nun einen überschaubaren bäuerlichen Betrieb vorgestellt hatte wurde sicher, genau wie ich, total überrascht. Einen Hofladen kennen wir alle, aber davor ein immens großes Zelt und eine Wiese mit 1000 Sitzplätzen für Besucher. Auch an die Kinder wurde gedacht mit einem bestausgestatteten Spielplatz. Nach der Begrüßung durch Frau Wesendorf und Bewirtung mit Schinkenbrot und Kaffee wurden wir durch die verschiedenen Stationen der Spargelvorbereitung für den Verkauf geleitet. Die Anbaufläche für Spargel von Bauer Lipp (den es wirklich gibt, der Großvater begann bereits 1922 mit dem Spargelgeschäft) beträgt 120 Hektar und bringt einen Ertrag von einigen Tonnen (hier wollte man sich nicht so genau festlegen). Die Spargelpflanze hat eine Wurzel, ein Rhizom, das ist ein Speicherorgan. Dieses Rhizom treibt Pfeifen. Das sind die Spargelstangen, also praktisch die Triebe. Ein Rhizom hat ungefähr 40 Triebe, zehn werden geerntet, zehn wachsen aus, um Kräfte fürs nächste Jahr zu sammeln, 20 werden nicht gebraucht. Da die Ernte sehr arbeitsintensiv ist, beschäftigt Bauer Lipp 300 Erntehelfer in der Saison. Die Vermarktung erfolgt u.a. über 90 Spargelbuden und auch der Frankfurter Großmarkt wird beliefert.

Mit so viel Wissen befrachtet ging es anschließend aufs Feld und das hieß „Handarbeit“. Stolz wurde nach einer ¾ Stunde die „Ernte“ eingebracht.

Um 19 Uhr endlich das Kommando: Essen „Spargel satt“. Nach einhelliger Meinung unserer gut gelaunten Genießer (immerhin 41Pers.) ging gegen 20H30 ein gelungener Nachmittag und Abend zu Ende.

Thea Fricker

Sparanghel*

 

Une bonne trentaine d’amis de l'Alsace avait chaussé les bottes en caoutchouc pour se retrouver au milieu des champs d'asperges à Weiterstadt. L'entreprise fondée au lointain 20ème siècle par M. Lipp au milieu de nulle part a été rattrapée par l'urbanisation et se trouve aujourd'hui quasiment aux portes de Darmstadt tout près d'un croisement autoroutier.

Ce qui nous a frappé au premier abord est l’ambiance de kermesse sur un gazon parsemé de tables et de chaises, devant une grande tente avec de la musique, des jeux pour les enfants et même un Streichelzoo. Rien à voir avec l'image que l’on peut se faire d'une ferme ou d’une entreprise, mais Bauer Lipp, c'est précisément ce mélange des deux.

Après une petite explication liminaire que de délicieuses tartines au jambon et aux asperges marinées nous ont aidé à digérer (je parle des explications bien sûr), notre guide casquée et auto-sonorisée nous a d'abord présenté le magasin de la ferme, un des restes des bâtiments d'origine. Elle nous y a expliqué le concept de base : asperges blanches, asperges vertes, fraises… Lipp ne fait plus que cela, c’est un choix. Pour régénérer la terre, les champs sont ressemés à échéance régulière en blé, mais ce n’est pas Lipp qui s’en charge, il loue alors ses champs à des tiers. Lipp = asperge. OK, on a compris !

La deuxième partie de la visite était le passage dans les véritables entrailles de Lipp. Et autant dire tout de suite, on change de pays. Lipp emploie durant la saison des asperges près de 300 employés roumains. Ça parle roumain dans les bâtiments, le planning et les affiches de sécurité au mur sont en roumain. Un nombre impressionnant de petites mains (on a surtout vu des jeunes femmes d’ailleurs) soulève, lave, trie, classe… L’asperge est un produit qui demande beaucoup de main d’œuvre. Mais dans le même temps, le site est extrêmement machinisé : le tri des asperges en fonction de la taille et de la forme est effectué par un laser en quelques millisecondes sur une chaîne comparable au tri postal le plus moderne. L’épluchage des asperges pour les clients du secteur de la gastronomie, qui veulent du prêt à l’emploi, est réalisé par une machine étonnante qui attrape l’asperge par la tête (sans la casser !) et lui fait danser la bourache autour d’une flopée de prétendants plutôt très aiguisés.

La ferme Lipp est une véritable petite ville avec des bâtiments pour héberger les employés qui habitent sur place durant la saison, des toilettes comme au pensionnat, du linge qui sèche sur les fils… Un peu à la manière d’une grande famille. Le travail a l’air dur. C’est rapide, stressant certainement. Mais l’ambiance dans la grande salle des machines semblait bon enfant, pas artificielle. La guide n’a pas été très loquace sur les questions (discrètement) posées concernant les modalités de rémunération de tout ce personnel. Elle a bien voulu confirmer que Lipp était soumis à la loi sur le salaire minimum et que c’était aussi une raison pour laquelle les asperges à 2,49 euros le bouquet en grande surface, elle ne trouve pas ça très normal. Lipp entretient d’ailleurs toute une armada de camionettes pour approvisionner une petite centaine de kiosques dans la région. La quasi-totalité de la production est écoulée par vente directe au consommateur final.

La troisième partie était la plus attendue (encore que la fin/la faim était aussi dans les esprits), c’était les exercices pratiques dans le champ avec la cuillère et la truelle pour cueillir nos propres asperges, que l’on a emportées à la maison. Accompagnés d’une employée, roumaine bien sûr, nous avons fièrement remplis nos ongles de terre (à l’exception de Viviane qui nous avait organisé l’événement mais qui avait oublié de nous parler des gants…) et nos paniers de belles asperges épaisses comme les pieds de ma table cuisine.

Pour nous remettre de ces grandes émotions, la visite s’est terminée dans la tente où un repas nous attendait avec asperges et schnitzels à volonté. Le tout accompagné d’un petit vin blanc local qui n’était pas si mauvais que ça ! Il y avait quelques nouvelles têtes dans le groupe, c’était très sympathique, et je ne doute pas que cette belle expérience humaine les aura convaincus de se joindre à nous plus souvent. C’est dans les champs qu’on forge les communautés !

Marc de la Fouchardière

* « asperge » en roumain